Circuit 1 Iherir - Paysage Saharien - Iherir

Terres Touareg

La différence entre oued et oasis

On se demande souvent quelle est la différence entre un oued et une oasis. Ces deux termes peuvent prêter à confusion mais il s’agit bien de deux sources d’eau très différentes. Voici une explication.

Un oued, un cours d’eau naturel

Oued, de l’arabe Wādī, qui se traduit par le mot vallée, est une rivière qui transporte souvent de l’eau que temporairement, après la saison des pluies. Le climat des oueds reste tempéré, chaud et sec l’été, humide pendant l’hiver. L’oued se situe uniquement dans les régions arides. Le plus souvent à sec, l’oued peut connaître des crues spectaculaires, pouvant transporter d’énormes quantités de boue et provoquer parfois des changements de lit. C’est pourquoi on dit d’un oued qu’il roule plus qu’il ne s’écoule. Les oueds ont l’apparence d’être souvent secs mais en réalité ne le sont pas.

Les rivières s’écoulent en dessous du sol dans la roche souterraine et remontent à la surface lorsqu’il y a de grandes quantités de précipitations. Les palmiers et les arbres sont des indicateurs de ces eaux souterraines. La taille de l’oued est variable. Il en existe de très grands ressemblant à de grosses rivières qui s’étendent sur plusieurs kilomètres dans des vallées rocheuses parfois infranchissables comme de touts petits, comparables à des ruisseaux.

Une oasis, un point d’eau créé par l’homme

Une oasis, ce n’est pas seulement un point d’eau dans le désert où les nomades s’arrêtent pour faire boire leur troupeau. En effet, une oasis est une zone de végétation créée par les hommes pour l’agriculture grâce à la proximité d’une source d’eau naturelle déjà présente (eaux profondes, nappe phréatique, oued, rivière venant se perdre dans le désert, etc.). Une oasis peut donc être alimentée par un oued mais pas seulement. Au beau milieu du désert, on trouve des oasis mais pour trouver l’eau, il faut creuser et puiser dans la nappe phréatique ou dans les rivières souterraines qui elles même sont alimentées par la fonte des neiges et par l’eau de pluie.

Les oasis, c’est aussi parfois des grands jardins où des hommes et des femmes vivent en permanence. On les appelle les oasiens. Parfaitement organisés, ils ont construit des canaux, partagé la terre et surtout partagé l’eau qui est si précieuse. Dans les oasis traditionnelles, on trouve des techniques d’irrigation qui existaient il y a plusieurs milliers d’années. Les champs sont desservis par des seguias, canaux creusés à même la terre pour arroser une parcelle.

Le rôle du palmier dans une oasis

Dans les oasis, on utilise des grands arbres pour faire de l’ombre et ainsi protéger les cultures. Les palmiers dattiers surplombent les jardins potagers (carottes, tomates, piments, olives…) et les petits champs de maïs et d’orge. Toute l’astuce à l’intérieur d’une oasis consiste à répartir les plantations sur différents niveaux. En haut, on retrouve les palmiers. Sous les palmiers, on a les arbres fruitiers et sous les arbres fruitiers, au sol, on trouve les céréales et les jardins potagers.

Toutes ces plantes poussent à l’ombre les unes des autres mais le plus résistant reste le palmier car il doit supporter toute la chaleur. Pour résister au soleil et à la chaleur, le palmier est un arbre qui a nettement moins de feuilles qu’un autre, la surface d’évaporation est donc beaucoup plus réduite. De plus, le tronc est recouvert d’une fibre morte qui crée une sorte d’isolation empêchant ainsi la température de monter trop rapidement. Malgré toutes ces adaptations, un palmier consomme 500 L d’eau par jour.

Pour alimenter le palmier, ce dernier est équipé de racines qui vont chercher l’eau en profondeur jusqu’à 15 mètres, ce qui lui permet de vivre dans le désert. Grâce aux palmiers, l’homme réussit à créer un microclimat dans le désert sans lequel toutes les oasis et cultures n’existeraient pas. Les palmiers protègent bien évidemment de la chaleur, des vents chauds et retiennent aussi l’humidité à l’intérieur des oasis, comme sous une cloche.

Exposés à la chaleur, les arbres transpirent ainsi que tous les végétaux (céréales, arbres fruitiers). Tous transpirent et rejettent de l’eau sous forme de vapeur qui, au lieu de s’évaporer dans l’atmosphère, va rester piéger sous la voûte des palmiers. Cette humidité est réutilisée par les végétaux et la nuit lorsque la température baisse, l’eau se condense.